(Figueras, Espagne 1904 – Figueras, Espagne 1989)
Apparition d'une Infante de Velasquez au Sommet d'un Tempe Hindou ou Mystification de "Las Meninas", Circa 1940-1941
Gouache et encre de Chine sur photographie en noir et blanc
23,4 x 17 cm
Illustration pour The Secret Life of Salvador Dali, Dial Press, NYC, 1942
Provenance :
- Collection John Peter Moore (Londres, 1919 - Cadaqués, 2005)
- Ancienne collection du centre d’Art Perrot-Moore, Cadaqués
Expositions :
- Salvador Dali, Bilder, Zeichnungen, Ojekte, eine Ausstellung des Museu Perrot-Moore, Cadaques, Vienne, Palais Auersperrg, Mars - Avril 1982, présenté sous le n° 45, reproduit au catalogue
- Salvador Dali, Bilder, Zeichnungen, Ojekte, eine Ausstellung des Museu Perrot-Moore, Cadaques, Munich, Mai - Juin 1982, présenté sous le n° 45, reproduit au catalogue
- Salvador Dali, Huiles, Dessins, Sculptures. La collection Salvador Dali du Musée Perrot-Moore, Cadaques, Perpignan, Palais des Rois de Majorque, Août - Septembre 1982, présenté sous le n° 45, reproduit au catalogue
- Salvador Dali, Bilder, Zeichnungen, Ojekte, eine Ausstellung des Museu Perrot-Moore, Cadaques, Zurich, Seedamm-Kulturzentrum, 5 décembre 1982 – 30 janvier 1983, présenté sous le n° 45, reproduit au catalogue
- Salvador Dali, Huiles, Dessins, Sculptures. La collection Salvador Dali du Musée Perrot-Moore, Cadaques, Toulouse, Réfectoire des Jacobins, Novembre 1983 - Janvier 1984, reproduit au catalogue
- Salvador Dali in Argentina, Buenos Aires, Museo National de Arte Decorativo, Juin - Juillet 1986, reproduit au catalogue
- Dali no Brasil, Sao Paulo, Museo de Arte Moderna, 4 septembre - 5 octobre 1986, reproduit au catalogue
- El arte del dibujo. El dibujo en el arte, Bilbao, Fondation B.B.K., 22 août - 8 octobre 2005, décrit au catalogue, éd. Fundacion Bilbao Bizkaia Kutxa Fundazioa, 2005, p. 68 et reproduit en couleur p. 69
- Dali, Saragosse, Centro de Exposiciones y Congresos Ibericaja, San Ignacio de Loyola, 23 février - 16 avril 2006, reproduit en couleur au catalogue p. 62 sous le n° D 10
- Dali, Paris, Centre Georges Pompidou, Musée National d’Art Moderne, 21 novembre 2012 - 25 mars 2013, reproduit en couleur au catalogue, éd. du Centre Pompidou, Paris, 2012, p. 310
- Dali Eureka, Céret, Musée d’art moderne de Céret, 24 juin - 1er octobre 2017, présentée sous le n° 172, décrit au catalogue, Somogy Éd. d’Art, Paris, 2017, p. 156 et reproduit en couleur p. 157
- Surréalisme et Littérature, Espace Culturel Départemental, Aix-en-Provence, 7 juillet - 3 octobre 2021, reproduit en couleur au catalogue, 2021, p. 84
Bibliographie :
The Secret life of Salvador Dali par Salvador Dali, Dial Press, New York, 1942 reproduit planche XI « The Great Paranoiac », entre la p. 278 et la p. 279
A la question " Quoi de neuf en peinture ? ", Dali répondait " Velázquez ! "
Tout au long de sa vie, Salvador Dalí fut fasciné pour le personnage et la peinture de Diego Velázquez (1599-1660) qu’il considérait comme l’un des plus grands peintres de tous les temps !
Dès 1938, Dali exécuta plusieurs tableaux hommages au grand Maître sévillan.
Apparition D’une Infante De Velasquez Au Sommet D’un Temple Hindou, réalisée à New York circa 1940-1941, réinterprète la figure emblématique de la Princesse Margarita, fille du Roi Philippe IV d’Espagne dont Velasquez a peint plusieurs portraits ; faisant de l’Infante, l'une des images les plus iconiques de la peinture baroque espagnole.
Dali s’inspire du grand portrait de l’Infante Marguerite d’Autriche, fille de Philippe IV réalisé par le Maître, vers 1659. La princesse à la chevelure blonde est au premier plan et au centre de la composition, majestueuse, elle se tient debout dans l’embrasure d’un lourd rideau rouge, vêtue d’une somptueuse robe avec dans l’une de ses mains, un mouchoir blanc en dentelle.
Avec l’éclectisme et la fantaisie qui le caractérisent, Dali nous propose une étrange association. Sur une photographie en noir et blanc d’un Temple Hindou, Dali fait apparaître l’Infante au moyen de gouache et d’encre. Telle une œuvre « anamorphose », la princesse Margarita est entièrement constituée et structurée d’éléments architecturaux du Temple. Un trompe-l’œil savamment imaginé par l’artiste grâce à un jeu de transparences, de superpositions hétéroclites qui créent les volumes et les nuances. Malgré la complexité de la composition, la virtuosité d’exécution de Dali fait que l’on reconnaît aisément tous les apparats qui la caractérisent : chevelure, robe, boucles d’oreille, mouchoir…
Cette œuvre insolite illustre bien le Surréalisme par la juxtaposition onirique de ce fameux portrait de Cour avec une architecture non occidentale sans rapports apparents. Enfin, le choix audacieux du Temple Hindou témoigne de l’intérêt de Dali pour les thèmes religieux et mystiques. Dans son imagination fantasmagorique, Margarita n’est pas seulement princesse, elle devient sous ses pinceaux une Sainte qu’il élève au rang de divinité immortelle comme pouvait l’être la peinture de Velasquez à ses yeux.
Diego VELASQUEZ (1599-1660)
L’Infante Marguerite d’Autriche, fille de Philippe IV, vers 1659
Huile sur toile
212 x 147 cm
Musée du Prado, Madrid