(Namur, 1899 - Paris, 1984)
Né en 1899 à Namur (il sera naturalisé français en 1955), Henri Michaux passe son enfance à Bruxelles, dans une famille aisée. Adolescent solitaire et angoissé, il lit beaucoup, Dostoievski ou Tolstoi en particulier. Pendant sa jeunesse, il étudie la médecine, qu'il abandonne rapidement pour devenir matelot, autre carrière vite abandonnée.
Il découvre alors les textes de Lautréamont, qui lui donneront l'envie d'écrire. Après avoir collaboré avec la revue Le disque vert, dirigée par Franz Hellens, Michaux quitte la Belgique en 1924, et s'installe à Paris. Là, il fréquente les surréalistes, et rencontre Jules Supervielle qui deviendra un ami très proche.
Il est ainsi amené à fréquenter le milieu littéraire parisien, dont Jean Paulhan qui le pousse à son tour dans cette voie. Il découvre également la peinture à travers les œuvres de Paul Klee ou de Giorgio de Chirico, et commence alors à peindre. En 1927, il réalise ses premiers dessins, sortes de hiéroglyphes, et publie son premier livre important Qui je fus, recueil de ses poèmes déjà précédemment publiés. Il dessine et peint de plus en plus, fait de nombreux voyages en Amérique du Nord et en Asie, où il se découvre un grand intérêt pour la calligraphie chinoise. Il mène de front création littéraire et picturale.
En 1937, il est rédacteur en chef de la revue Hermès et expose pour la première fois à la galerie Pierre Loeb, à Paris, en 1938. En 1939, il publie Peintures, qui regroupe des poèmes et ses propres dessins abstraits. Durant la Seconde Guerre mondiale, il séjourne dans le Midi de la France et rencontre André Gide. En 1941, Découvrons Henri Michaux, d'André Gide, attire l'attention du grand public sur lui et son œuvre. Cette notoriété le dérange. Pendant cette même époque de l'occupation, il épouse Marie-Louise, qui meurt en 1948. À la suite de ce décès, il réalise des centaines de dessins et écrit un poème, Nous deux encore; ses dessins sont rassemblés dans un recueil en 1951 : Mouvements. La peinture prenant le pas sur l'écriture, il tient sa première rétrospective en 1951 à la Galerie Rive Gauche. Cinq ans plus tard débutent ses expériences avec les hallucinogènes dont il rendra compte à travers plusieurs livres et dessins.
Henri Michaux a réalisé une série d'expérimentation des drogues, telles que la mescaline, ou le Lsd, pour étudier leur impact sur l'esprit humain, et en particulier sur la création artistique. Ces tentatives ont débouché surtout sur des œuvres picturales, mais aussi sur plusieurs livres, dont L'infini turbulent en 1957.
Le Musée national d'art moderne de Paris lui consacre une importante exposition en 1978. La recherche d'un univers de signes comme la source la plus directe de l'expression et la création de paysages et d'êtres fantastiques sont les deux thèmes principaux de son œuvre. Il pratique autant l'aquarelle que le dessin au crayon, la gouache que la gravure ou l'encre. Ses propres écrits et critiques constituent une source essentielle d'information sur son œuvre picturale. Une importante rétrospective de son œuvre a lieu à Tokyo en 1983. Henri Michaux décède à Paris l’année suivante.