(Bordeaux, 1875 – Paris, 1947)
Albert Marquet arrive à Paris en 1890, où il fût élève de l’Ecole des Arts Décoratifs, et camarade d’Henri Matisse, avant d’entrer à l’Ecole Nationale des Beaux Arts dans l’atelier de Gustave Moreau. Sur le conseil de celui-ci, Marquet exécuta au Louvre des copies d'après Poussin, Le Lorrain, Watteau. Matisse découvrirent ensemble les impressionnistes chez Durand-Ruel, rue Laffitte, ce qui les conduisit à peindre, en 1897, à Arcueil et dans le jardin du Luxembourg, des paysages transposés en couleurs pures et considérés comme annonciateurs du Fauvisme.
A Paris, à partir de 1901, il exposa au Salon des Indépendants et, à partir de 1904 au Salon d’Automne. Il a pris part à de nombreuses expositions hors de France (Moscou, Kiev, Saint Petersburg, aux Etats Unis, Hambourg et Montréal). Sa première exposition personnelle eut lieu en 1907 à la galerie Druet à Paris. La même année, il réalise le Sergent de la coloniale (musée de Bordeaux), d'un coloris encore contrasté, mais plus de souple dans le graphisme et de délicat dans le nuancement des couleurs. Il exécute aussi des paysages de Paris en perspective plongeante ; c'est le spectacle qu'il voit se dérouler quotidiennement sous les fenêtres de ses ateliers successifs : quai des Grands-Augustins, quai des Orfèvres, quai Saint-Michel, qu'il a représenté sous divers éclairages diurnes et nocturnes, au fil des saisons.
Seul le hasard des rencontres, avec Matisse, Dufy, Camoin, et le hasard de la temporalité ont permit à Marquet d’exposer ses toiles dans la salle des fauves du Salon d’Automne de 1905. Son Fauvisme n'aura duré qu'un temps très court.
Entre 1910 et 1914, il a peint, sans complaisance, avec autant de lucidité que d'ironie, quelques nus ou déshabillés féminins (les Amies, 1912, musée de Besançon ; la Femme blonde, 1912, Paris, M. N. A. M.). On lui doit aussi des portraits (Marcelle Marty, Madame Marquet, musée de Bordeaux).
Marquet, représenté dans la plupart des musées du monde et principalement au M. N. A. M. et au musée de Bordeaux, est surtout célèbre comme paysagiste : " De Paris à Hambourg, a écrit son ami George Besson, de Naples à Oslo, de Marseille au Pirée, de Venise à Alger, dans cent villes d'Europe et d'Afrique où se dressent des grues et des docks, fument des remorqueurs, s'allongent des quais et des rives, oscillent des mâts et naissent des reflets, partout où la splendeur de l'eau répond à la mobilité des ciels, Marquet, créateur tyrannique, impose le pathétique ou le charme de sa vision au point de la substituer à la nôtre. "