Né à Bordeaux en 1885 de parents modestes, André Lhote fait ses études à l'école des Beaux-Arts de sa ville, dans l'atelier de sculpture décorative. Il n'est alors qu'un jeune peintre du dimanche. A l'âge de vingt ans, il quitte l'atelier de sculpture sur bois qui l'emploie ainsi que la maison familiale, ses parents voyant d'un mauvais œil sa naissante vocation de peintre professionnel.

Il loue alors un grenier avec quelques camarades et se consacre entièrement à la peinture. L’artiste ne s'intéresse cependant pas uniquement de la pratique de la peinture mais aussi de ses fondements théoriques. Cofondateur de la Nouvelle Revue Française, il y publira, par la suite, ses réflexions critiques sur l’art jusqu’en 1940.

Le peintre se rattache au groupe d’artistes de la Section d’or en 1912 et son style se rapproche de celui du cubisme. Il est alors en contact avec le célèbre marchand Ambroise Vollard et devient l'ami d'André Gide et de Maurice Denis.

Sa renommée croît et il organise sa première exposition particulière sous le patronage de Jacques Rivière et d'André Salmon. Il cherche à instaurer un langage plastique allusif et moderne sans pour autant renier la tradition de Fouquet à Ingres et Cézanne. Inspiré par le synthétisme de Gauguin (vers 1906), puis par un cézannisme élégant (vers 1910), il adopte vers 1917, un cubisme synthétique, parent de celui de La Fresnaye et de Gris. Il veut inscrire la modernité, non pas dans la rupture, mais dans la continuité de la tradition. Lorsque la guerre éclate, Lhote est incorporé et il doit interrompre son activité artistique pendant trois ans. A la fois théoricien et pédagogue, il fonde en 1921 son école, rue Odessa sur les hauteurs de Montparnasse, où étudieront notamment Tamara de Lempicka et Henri Cartier-Bresson. Il organise de nombreuses tournées de conférences sur ses théories picturales, tant en France qu'à l’étranger et, à partir des années vingt, le public viendra nombreux l'écouter. Le peintre fait l’acquisition d’une vieille maison à Gordes en 1938. C’est là qu’il vit le début de la guerre avec sa femme et son collègue peintre Marc Chagall.

Le couple séjourne dans cette maison jusqu’en 1942, puis ils rentrent à Paris où Lhote veut de nouveau enseigner dans une école de peinture. A la fin de la guerre, André Lhote fait une nouvelle tournée de conférences en Belgique, en Angleterre, en Italie et pour la première fois en 1951, en Egypte, à la faculté des Beaux-Arts du Caire. En 1952, ses essais théoriques sur l’art le conduisent à Rio de Janeiro, São Paulo, Belo Horizonte et Bahia. En 1955, son œuvre est récompensée par la remise du Grand Prix national de peinture. La commission de l’UNESCO responsable de la sculpture nomme Lhote président de l’organisation "International Association of Painters, Engravers and Sculptors".

De nombreuses expositions internationales, entre autres une rétrospective au Musée d'Art Moderne en 1957, rendent hommage aux œuvres du peintre. 

André Lhote s'éteint en 1962, après avoir passé l'été près de son cher bassin d'Arcachon.