(Saint-Petersbourg, 1914 - Antibes, 1955)
Nicolas de Staël (né baron Nikolaï Vladimirovitch Staël von Holstein) voit le jour en 1914 à Saint-Pétersbourg (alors Pétrograd), ville des tsars, dans une famille de hauts militaires. La révolution bolchévique la contraint à l’exil et le jeune garçon, devenu orphelin en 1919, passe ses jeunes années à Bruxelles, chez ses tuteurs.De Staël se révèle brillant élève à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Saint-Gilles-Les-Bruxelles (début des années 30), fait de nombreux voyages (Espagne, Maroc, Algérie, Italie). Au cours de l’un d’entre eux, en Afrique du Nord (1938), il rencontre sa première femme, Jeannine Guillou, également peintre.
Arrivé en France en 1938, il étudie la peinture auprès de Fernand Léger.
Sous l’Occupation, il peut compter sur le soutien de la galeriste Jeanne Bucher, qui croit en son talent et l’expose. La guerre éloigne Nicolas de Staël de Paris ; il s'engage dans la Légion étrangère. Démobilisé (1940), il rejoint sa compagne à Nice où il commence à vendre quelques tableaux. De Staël établit des contacts avec des artistes réfugiés sur la Côte d’Azur : Alberto Magnelli, Sonia Delaunay, Henri Goetz, etc. Sous leur influence, sa peinture évolue de la figuration à l'abstraction.
De retour à Paris en 1943, Nicolas de Staël rencontre le peintre César Domela qui contribue grandement à l’évolution de son art vers le jeu des clairs-obscurs. La période d’après-guerre s’avère extrêmement difficile pour l’artiste (peu de vente, privations, mort de sa compagne en 1946). En 1947, Nicolas de Staël s’installe dans un nouvel atelier, proche de celui de Georges Braque, à Paris. Il se marie à Françoise Chapouton. De Staël se lie d’amitié avec le poète René Char qui lui confie l’illustration de son livre « Poèmes ».
Le début des années 50 constitue un retour de l’artiste à la figuration. Extrêmement productif, il peint la série des Footballeurs, une toile qui renoue avec la figuration tout en conservant des qualités non figuratives. Attiré par la couleur et la lumière, il s’installe dans le Midi.Sa première exposition américaine est organisée à la Knoedler Gallery (New York). L’artiste y reçoit un accueil très favorable de la part des collectionneurs américains. Son rythme de production s'accélère encore, multipliant natures mortes, paysages et marines.
Amoureux d’une nouvelle femme, le peintre entame les dernières années de sa vie à Antibes. Bien que son œuvre connaisse le succès, il sombre dans le désespoir et se suicide en 1955, laissant une œuvre encensée à travers le monde.