(Couterne, 1904 – Paris, 1987)
Complexe, 1938
Encre de Chine et lavis d’encre sur papier
Signée et datée en bas à droite Hélion 38
24,6 x 32 cm
Provenance :
- Galerie Karl Flinker, Paris
- Rachel Adler Gallery, New York
- Collection particulière, Paris
Expositions :
- Hélion Dessins 1930-1978, exposition itinérante :
. MNAM / Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, avril 1979, reproduit au catalogue p. 25
. Pinacothèque nationale d’Athènes, Athènes, été 1979
- Jean Hélion Abtraktion und Mythen des Alltags, Bilder, Zeichnungen, Gouachen 1925-1983, Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich, 28 août – 21 octobre 1984, décrit sous le n° 71 et reproduit au catalogue p. 190
- Hélion Peintures et Dessins 1925-1983, MAM /Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Paris, 15 novembre 1984 – 6 janvier 1985, décrit sous le n° 68 et reproduit au catalogue sous le n° 67, p. 79
- Hélion, Fundação Calouste Gulbenkian, Lisbonne, février 1985
Bibliographie :
Hélion par Philippe Dagen, éd. Hazan, Paris, 2004, décrit et reproduit en coul. sous le n° 79, p. 134
Certificat d’authenticité de Karl Flinker, Paris, en date du 26 novembre 1987
Jean Hélion est l'un des pionniers de l’Abstraction qu’il introduisit aux Etats-Unis dans les années 1930. Il fut l’un des membres fondateurs de la première avant-garde française vouée à un art radicalement abstrait (Art concret) puis membre actif du mouvement Abstraction-Création (1931-1936). Son art évolua à l’aube de la deuxième guerre mondiale, vers une figuration personnelle aux formes simplifiées puis, vers une peinture résolument figurative.
« Je voulais laisser mon art abstrait se développer vers sa fin que j’acceptais, vers une concordance magnifique entre le moderne et le classicisme. » Jean Hélion, in A perte de vue, publié en 1996 avec Choses revues.
Complexe réalisé en 1938 illustre parfaitement ces propos de l’artiste. C’est une œuvre abstraite aux formes modelées et simplifiées suggérant des volumes dans un espace délimité et structuré par le jeu de lignes verticales et horizontales. Toutefois, on devine néanmoins qu’il s’agit d’une vue de l’atelier avec une nature morte à droite de la composition.
Complexe peut être rapprochée de deux chefs d‘œuvre de Jean Hélion : Figures jumelles, 1938 et Figure tombée, 1939 dans lesquels l’on retrouve assez distinctement des éléments apparaissant déjà dans Complexe.
Le sens de ces tableaux est celui d’une chute, marquant un abandon et un tournant radical dans l’Art de Jean Hélion.
Jean HELION
Figures jumelles, 1938
Huile sur toile
131,1 x 175,3 cm
The Art Institute of Chicago, Chicago
Jean HELION
Figure tombée, 1939
Huile sur toile
126,2 x 164,3 cm
Centre Georges Pompidou, MNAM, Paris
« Ce tableau s ‘appelle aujourd’hui Figure tombée, et je puis dire qu’il est célèbre. Mais parallèlement d’autres manœuvres, d’autres révolutions, d’autres troubles agitaient le monde et le démolissaient comme j’avais moi-même détruit mon abstraction. Sous prétexte de mûrir, il s’effondrait lui-même. On entendait des bruits de bottes. Hitler tonitruait : la radio déjà rapportait ses discours incohérents comme des paroles bouillantes. Chacun pressentait la chute proche. Mais dans le silence de mon atelier, je me hâtais lentement. Je cherchais à mener mon œuvre à bout, c’est-à-dire redécouvrir le monde en clair : à le nommer insolemment. » Jean HELION