(Le Havre, 1877 - Forcalquier, 1953)
Le Mai à Nice, Nice, 1934
Gouache sur papier
Signée et située en bas à droite
Raoul Dufy
Nice
65 x 50 cm
Œuvre réalisée à Nice en 1934
Provenance :
- Galerie Messine, Paris
- Collection particulière, Paris
Bibliographie :
Catalogue raisonné Raoul Dufy, on-line, par Fanny Guillon-Laffaille, décrit et reproduit en couleur sous le n° AS-1821
Les traditionnelles fêtes des « Mais » à Nice.
L’origine des « Mais » remonte peut-être à l’époque gallo-romaine où, dans le quartier niçois de Cimiez, les prêtres célébraient le renouveau du printemps en dansant autour d’un pin décoré de guirlandes fleuries. Il semble que les fêtes du mois de mai soient ensuite célébrées à Nice à partir du XVe s. Au cours des trois siècles suivants, les rondes de mai se déroulent devant le Palais Royal autour d’un ou plusieurs arbres dressés par la municipalité. Ces fêtes qui jouissent de l’engouement populaire sont peu à peu abandonnées à la fin du XIXe s. Il faut attendre 1907 pour qu’elles revivent sous l’impulsion de plusieurs Niçois amoureux de leurs traditions. Elles sont alors organisées par rues ou par quartiers et donnent lieu à des bals et à des jeux divers.
Raoul Dufy séjourna à Nice de 1925 à 1929 avec son épouse niçoise Eugénie-Émilienne. L’artiste a toujours été inspiré par les fêtes populaires et les rues pavoisées. Dans les années trente, il réalisa plusieurs œuvres illustrant le fameux « Mai à Nice ».
Raoul DUFY, Le Mai à Nice, 1930-1933, huile sur toile - Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, Nice (Inv. N.Mba 5608)
Raoul Dufy nous présente dans cette composition remarquablement équilibrée une vue du Vieux-Nice au moment de la fête des « Mais » de 1934.
On y reconnaît l’immeuble rebaptisé "La Treille" en raison de la superbe plante grimpante qui recouvre maintenant totalement sa façade et qui apparait déjà dans notre gouache.
« Les aquarelles [et les gouaches] de Raoul Dufy sont la vie même, exaltées sous le regard d’un créateur de génie et réalisées avec une économie de moyens. Elles sont fluides mais jamais floues. Elles sont prestes mais non hâtives. Souvent exécutées en vingt minutes, elles sont grosses de nombreux essais préliminaires écartés par le Maître au bénéfice de la dernière d’entre elles […]. Elles sont profuses mais non chargées. Elles sont transparentes et non pas mièvres, à cause de la fermeté de l’attaque. »
Marcelle Berr de Turique, amie et biographe de Raoul Dufy, citée dans le catalogue de l’exposition Raoul Dufy, un autre regard, musée Maillol à Paris et musée des Beaux-Arts de Nice, 2003, p. 13.