C’est en novembre 1942, que la Pierre Matisse Gallery de New York organisa sa première exposition personnelle Wifredo Lam. En juin 1944, elle lui consacra une seconde exposition, puis une troisième en novembre 1945. La Pierre Matisse Gallery réalisa d’autres expositions individuelles Lam en 1948 puis en 1950.  
Dans les années quarante, Lam peignit l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre, La Jungle, (1943), acquis par le MoMA, New York, dès 1945. A partir de cette époque, les œuvres de Lam développèrent des messages politiques de dénonciation et de contestation ainsi que des symboles ésotériques. Le peintre dit : « Alors j’ai commencé à fabriquer des tableaux dans la direction africaine ». Il puisait dans le monde magique de son enfance, en s’inspirant de l’art océanien mais également des cérémonies religieuses cubaines comme la Santería ou les rites initiatiques afro-cubains de la société secrète Abakuá. La présence d’éléments occultes se fit plus dominante dans son œuvre à partir de 1947 et son travail gagna en ampleur internationale.

Notre aquarelle, Sans Titre, réalisée en 1949 combine des thèmes très représentatifs de l’art de Lam. Elle est composée sous forme d’un diptyque avec à gauche, un totem et à droite, une Femme-Cheval inspirée du culte Santería. Chez Lam, la Femme-Cheval ne désigne pas une créature mythologique mi-femme mi-cheval mais une femme possédée par une divinité appelée oricha. La transformation en cheval est la condition même de l’entrée en transe.

 Wifredo Lam - Totem à la Lune, 1955-57 - Huile

 Wifredo Lam - Zambedia Zambedia, 1950 - huile sur toile - Solomon R. Guggenheim Museum, New York