Galerie des Modernes

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Georges de Feure

Symbolisme, Art Nouveau

(Georges Joseph Van Sluÿters, dit) (1868 - Paris - 1943)

D’origine belge et hollandaise, Georges Joseph Van Sluÿters, mieux connu sous le nom de Georges de Feure est né à Paris en 1868 d'un père néerlandais exerçant la profession d'architecte et d'une mère belge. La famille s'installe aux Pays-Bas pour fuir la guerre franco-prussienne de 1870. L'enfant vit dans un milieu cultivé disposant d'une grande aisance matérielle. Il fait ses études au pensionnat Saint-Joseph de Hilversum, en Hollande septentrionale. En 1886, il est admis à l'Académie Royale des Beaux-arts (Rijksakademie voor Beeldende Kunsten) d'Amsterdam. Mais il ne suit pas les cours et part pour Paris où toute la famille s’installe en 1889. Il s'établit alors à Montmartre et se joint à la bohème parisienne. Son cercle d'intimes inclut les compositeurs Claude Debussy, Maurice Ravel et Erik Satie. Considéré par Puvis de Chavannes comme l'un des peintres les plus importants du mouvement symboliste français, il fut élève de Jules Chéret  à partir de 1890.

Le talent de Georges de Feure commence à être remarqué dès le début des années 1890. Il réalise des caricatures pour les journaux, des aquarelles de style symboliste et reçoit des commandes d'affiches. Il donne ainsi des dessins aux périodiques Le Courrier Français, Le Boulevard et L’image et réalise des affiches pour Loïc Füller ou pour le Salon des Cents.

Durant la décennie 1890-1900, De Feure réalise de nombreuses lithographies et des affiches. Il illustre également des livres, notamment celui de Marcel Schwob, La Porte des Rêves (1899). Sa renommée comme peintre symboliste et son expérience comme affichiste pousse le marchand d'art Siegfried Bing à l'approcher afin de lui confier la réalisation de la façade du « pavillon de l'Art nouveau » à l'Exposition universelle de 1900 qui se tient à Paris. De plus, Bing confie également à De Feure la réalisation de deux intérieurs de ce même pavillon. Il fut le décorateur du cabaret le Chat noir et a inventé des formes de meubles dans l’esprit de ce que l’on a appelé l'Art Nouveau. Il fut également professeur des Arts Décoratifs à l’Ecole des Beaux Arts de Paris.

En 1903, la galerie Bing à Paris, présente un ensemble de ses œuvres. La même année, une rétrospective de son œuvre est présentée au musée Van Gogh d’Amsterdam, puis, en 1995, au musée départemental Maurice Denis « Le Prieuré » à Saint-Germain-en-Laye. En parallèle, une grande rétrospective de son œuvre se tient à Paris en 1903, puis à Hambourg et La Haye.

Durant les premières décennies du xxe siècle, il continue à créer des ensembles décoratifs, puis il fonde une compagnie de construction d'aéroplanes. Au cours de la décennie 1910-1920 son intérêt pour le théâtre l'amène à créer des décors et des costumes en collaboration avec Henri-Gabriel Ibels (1867-1936).

Bien qu’il ait traité des sujets divers, les figures féminines tiennent souvent une place importante dans son œuvre peint, pour elles-mêmes et souvent dans des attitudes de rêverie, mais aussi dans des compositions aux intentions symbolistes évidentes, comme l’attestent certains de ses titres. Il a réalisé environ 400 lithographies et fut un peintre prolifique et reconnu ; néanmoins, l'artiste est oublié dans les années trente et sa situation matérielle se dégrade. Georges de Feure meurt à Paris, sous l'occupation, en novembre 1943. Il est inhumé au cimetière des Batignolles à Paris.

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