(Nantes, 1880 - Milan, 1950)
Coquillages avant l'orage, 1930
Huile sur toile
Signée des initiales en bas à droite
P.R.
24 x 41 cm
Provenance :
- Collection de Madame Charles Pomaret, née Marie-Paule Fontenelle, directrice de la revue La Renaissance de l’Art français et des industries du luxe, entre 1933 et 1939, Paris
- Collection privée, France
Expositions :
- Pierre Roy, Brummer Gallery, New York, 1933, n° 18
- Chassé-croisé Dada-Surréaliste 1916-1962, Espace d’Art Contemporain Fernet-Branca, Saint-Louis, 15 janvier 2012 – 1er juillet 2012, n° 7
Bibliographie :
Memorabilia Dada & Surréalisme 1916-1970 par Georges Sebbag, Paris, 2010, reproduit p. 257
D’abord soutenu par Guillaume Apollinaire avant la Grande Guerre, Pierre Roy sortit de l’ombre en faisant son entrée dans l’histoire du Surréalisme lors la première exposition du groupe à la Galerie Pierre en 1925, aux côtés de P. Klee, G. de Chirico, M. Ernst, H. Arp, A. Masson, J. Miró, P. Picasso et Man Ray. Peintre solitaire et non doctrinaire, Pierre Roy préfèrera rester en marge du mouvement Surréaliste. Initialement illustrateur de livres, de magazines, décorateur de théâtre, l’artiste développa une peinture en trompe l’œil d’une grande maîtrise technique.
Dans son ouvrage « Memorabilia Dada & Surréalisme 1916-1970 », l’historien du Surréalisme, Georges Sebbag a reproduit et commenté notre tableau (à la p. 257) : Pierre Roy sur la plage « Le Nantais Pierre Roy est hanté par le quai, la plage, par tout couloir ou perspective donnant sur le grand large. En 1930, avec - Coquillages avant l’orage -, il dépeint une de ses scènes immobiles dont il a le secret. Sur une plage océane, s’imposent au premier plan un bambou et quatre coquillages, puis viennent deux séries de mats alignés, et enfin, à l’horizon une étendue marine sous un ciel plombé. Il semble que les coquillages, avant l’orage, nous annoncent que les périples ou les voyages au long cours s’achèvent ou échouent dans le sable ».
Coquillages avant l'orage est un exemple très représentatif du langage pictural de l’artiste. Dans un traitement quasi photographique, Pierre Roy dépeint une plage sans vie et assemble au premier plan des éléments disparates et disproportionnés dans l’esprit d’un collage illusionniste : coques vides, mats de bateaux sans voile, bambou sans feuillage. Au loin, la mer est en ligne d’horizon, le ciel occupe la plus grande partie de la composition. Le thème de la mer occupe une place toute particulière dans l’œuvre de Pierre Roy car il évoque les paysages de sa jeunesse entre le Port de Nantes et l’océan Atlantique : « La plupart de mon œuvre est faite de souvenirs d’événements survenus pendant mon enfance … le ciel que j’ai toujours peint et que je peindrai sans doute toujours est le ciel bleu clair avec des nuages de plumes qui s’étend d’Angers à la mer ». De ses propres aveux, Pierre Roy aurait souhaité être navigateur mais il céda à la pression familiale pour ne pas suivre ce désir. Ce rêve contrarié pourrait expliquer que tout ce qui a attrait à la mer et au voyage soit entré avec force dans sa peinture.
Cette composition onirique aux douces tonalités produit un effet harmonieux et poétique, et contribue à masquer le côté intrigant voir inquiétant de l’image.
Pierre ROY - Coquillages après l'orage, 1949 - Huile sur toile - 25 x 41,6 cm - Collection Anne-Françoise Roy, Paris
Coquillages après l’orage, réalisé en 1949, fait directement écho à notre tableau peint en 1930. Même composition, même technique, dimensions comparables … cependant, les mats de bateaux se sont envolés, le bambou a presque disparu dans le sable, la désolation règne. Bien que l’orage soit passé, la mer encore agitée et le ciel assombri procurent un sentiment de mélancolie.
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