(Saint-Petersbourg, 1914 - Antibes, 1955)
Composition, 1947
Pinceau et encre de Chine
sur fond de fusain sur papier
Signé et daté à l’encre en bas à droite Staël 47
73,3 x 54,3 cm
Provenance :
- Louis Gabriel Clayeux, Paris, 1947
- Collection privée, Belgique
Exposition :
Jean Dubuffet, Regard d’un collectionneur, Peintures, Sculptures, Aquarelles et Dessins 1945-1983, château de Tanlay, Centre d’Art Contemporain, Tanlay, 11 juin – 3 octobre 1988, reproduit en couleur au catalogue, (préface Dominique Bozo), éditions Elora, 1988, sous le n° 62
Bibliographie :
Nicolas de Staël Catalogue Raisonné des œuvres sur papier par Françoise de Staël, Éditions Ides et Calendes, décrit et reproduit en noir et blanc sous le n° 247
Lorsqu’il réalisa notre Composition en 1947, Nicolas de Staël venait de s’installer dans son nouvel atelier parisien situé au n° 7 rue Gauguet dans le 14ème arrondissement.
Notre Composition conclut une période difficile pour l’artiste qui, après avoir perdu son épouse, se remaria presque aussitôt, superposant son deuil à un nouveau bonheur conjugal.
Les œuvres de cette période témoignent de la charge affective de l’artiste dont les mouvements sur la toile ou le papier prennent une résonance d'autant plus forte qu'il s'agit de tout dominer : la douleur personnelle, l'inquiétude et la fièvre du style…
Nicolas de Staël dans son atelier de la rue Gauguet, 1947 - Photographié par Edith Michaelis, tirage argentique
Le dessin chez Nicolas de Staël est avant tout expérimental. Il s’agit essentiellement d’une mise à nue de la structure sous-jacente de ses tableaux, une sorte de dessin d’anatomie qui laisse transparaître les tensions et les directions qui portent la peinture.
Se réduisant à une forme minimaliste, notre Composition de 1947, réalisée à l’encre de Chine et au fusain est marquée par une gestualité brutale d’où surgissent des sortes de faisceaux intriqués formant un réseau dense qui semble traversé par une lumière de fond, une lumière de vitrail. Un effet lumineux obtenu grâce à la fluidité du pinceau et au fond dilué au milieu de la composition, contrastant avec les puissantes lignes sombres, denses et saturées d’encre de Chine du sujet central.
Dès l’année de sa réalisation en 1947, notre Composition appartint à Louis Gabriel Clayeux (1913-2007).
Galeriste et critique d’art français, Louis Gabriel Clayeux fut de 1948 à 1965, directeur artistique de la Galerie Maeght à Paris, après avoir travaillé à la Galerie Louis Carré, Paris.
La provenance de notre Composition témoigne de la profonde amitié entre de Nicolas de Staël et Louis Gabriel Clayeux qui se connaissaient depuis 1944. Fidèle admirateur de la première heure, Louis Gabriel Clayeux, alors assistant de Louis Carré, négocia pour lui un contrat auprès du célèbre galeriste, le 9 octobre 1946.
Alberto Giacometti et Louis Gabriel Clayeux
Tirage argentique
Nicolas de STAËL
La Part du Vent, 1944-1945
Huile sur toile, 114 x 146 cm
Provenance : Ancienne collection Louis Gabriel Clayeux, Paris
Le Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, possède dans ses collections permanentes de nombreuses œuvres de Nicolas de Staël dont ces deux dessins (Inv. AM 1977-5 / Inv. AM 1977-6) également datés de 1947, proches de notre Composition mais de plus petites dimensions.