(Le Havre, 1901 - Paris, 1985)
Terrain au Cheval 1, 1952
Encre de Chine (calame) sur papier
Signée et datée en bas à droite J. Dubuffet 52
30 x 22,5 cm
Œuvre réalisée en janvier 1952 à l’aide d’un roseau taillé (calame)
Provenance :
- Pierre Matisse Gallery, New York, USA
- Acquavella Modern Art, Reno, USA
- Collection Andrew and Christine Hall, Connecticut, USA
- Collection privée, France
- Collection privée, Belgique
Bibliographie :
Max Loreau, Catalogue des Travaux de Jean Dubuffet, fascicule VII, Tables paysagées, paysages du mental, pierres philosophiques, Les Éditions de Minuit, Lausanne 1979, décrit et reproduit p. 109, n° 169
Terrain au Cheval 1 s’inscrit dans la série en trois volets des Tables paysagées, Paysages du mental, Pierres philosophiques (1951-1952).
Ces œuvres réalisées à Paris et à New York « visent à restituer le monde immatériel qui habite l’esprit de l’homme : tumultueux désordre d’images, de naissances d’images, d’évanouissements d’images, qui se chevauchent et s’entremêlent… »
Pour Dubuffet, les paysages ne sont pas les reflets plus ou moins fidèles d’une réalité extérieure mais la transcription d’images mentales.
Notre dessin, Terrain au Cheval 1, à l’encre de Chine exécuté au calame, représente un cheval au galop sur une parcelle de terrain. L’animal, seul élément figuratif de la composition permet de créer le lien entre le concret et l’abstrait, entre le vide et le plein. La seule présence de l’animal permet de s’extraire de l’abstraction pure. Sa silhouette se découpe sur un ciel laissé vierge, vide comme le néant en opposition au terrain accidenté et tumultueux. Tout l’Œuvre de Dubuffet témoigne de son attrait pour le sol, le sous-sol, la terre, la texture et la matière. Ici, la surface du terrain est traitée de façon totalement abstraite aux moyens de tâches, de griffures et de drippings.
L’artiste commenta d’ailleurs « La chaussée la plus dénuée de tout accident et de toute particularité, n’importe quelle terre nue poussiéreuse, auxquels nul n’aurait l’idée de porter son regard sont pour moi nappes d’ivresse et de jubilation. […] » Jean Dubuffet.
« Ces dessins répondent à une tentation de produire par l'austère moyen de graphismes à l'encre des effets de même nature que ceux des tableaux précédents […] Il me plaît que ces paysages de meurent à mi-chemin de prendre existence […] j'ai aimé qu'ils soient des dessins intérieurs aux objets, c'est-à-dire au lieu de circonscrire les formes, ils animent le dedans des choses. » Jean Dubuffet.
Le calame est un roseau taillé en pointe existant depuis l’Antiquité.
D’abord utilisé comme instrument de gravure dans l’argile tendre, il ne fut que plus tardivement employé avec de l’encre notamment au Moyen-Âge, pour des manuscrits.