Galerie des Modernes

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Olivier Debré

Abstraction Lyrique

  • Personnage Jaune

Olivier Debré

(1920 - Paris - 1999)

Personnage Jaune, 1957-1958

Huile sur toile
Signée et datée en bas à droite
DEBRE 57
Contresignée, intitulée et datée au dos
O. DEBRE 
Personnage jaune 
Hiver 57-58
195 x 115 cm

Provenance :
- Galerie Alexis Lartigue, Paris
- Collection privée, France

Bibliographie     : 
Sera reproduit au Catalogue raisonné de l’œuvre d’Olivier Debré actuellement en préparation par Sylvie Debré-Huerre, au nom des ayant-droits, avec l’assistance de Marine Rochard du CCCOD (Centre de Création Contemporaine Olivier Debré)

 

Après la Libération, à laquelle Olivier Debré a directement participé en tant que résistant, l’artiste débute une production non-figurative dans une volonté d’exprimer son émotion face à la barbarie des hommes. Il va s’évertuer à ne plus représenter l’individu mais la perception qu’il en a ; l’âme ayant de ce fait autant d’importance que le corps. Il n’y a dès lors plus d’assassins, de victimes, de vieux, de jeunes, d’hommes ou de femmes... Debré concentre son œuvre sur l’Humain qu’il symbolise d’un signe vertical dans des compositions où les matériaux priment sur les formes et les couleurs. 
A partir du début des années cinquante, Debré développe sa fameuse série « Signe-personnage » qu’il décline durant toute une décennie.

Personnage Jaune, réalisé en 1957-1958, est une œuvre maîtresse de la série « Signe-Personnage ». Elle illustre parfaitement les propos de l’écrivain et poète Bernard Noël : « la force de ce signe est de posséder la netteté d’une lettre et l’épaisseur massive d’une présence. On y sent une rivalité entre la calligraphie, qui spiritualise l’espace, et l’inscription brutale, qui l’imprègne de sensualité. » Impressionnant par sa monumentalité, le personnage se déploie sur toute la hauteur de la toile un peu à la façon d’un totem reliant le ciel et la terre. Dénué de tout anthropomorphisme, seule la verticalité du format évoque une figure débout. La palette restreinte joue sur des modulations de jaune, de vert, de bleu et de blanc. L’énergie qui s’en dégage réside dans la technique du peintre : une matière épaisse qui révèle le geste et structure le personnage. Le peintre ne cherche pas à dissimuler mais au contraire à accentuer son geste pour faire naître sa figure au moyen de larges couches picturales laissant apparaître des vibrations sur la matière et la couleur. 

« Les signes n’ont de sens que dans la mesure où ils contiennent la vie même. »
Olivier Debré (entretien radiophonique avec Bernard Noël, 1993)

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