Peintre cubiste de la première heure, Valmier réalise au début des années 30, une rupture significative de son mode de représentation pour se tourner vers l’abstraction. D’une géométrie encore figurative et rigoureusement anguleuse des années précédentes, il laisse désormais place à des formes courbes et serpentines d’apparence presque organique.
Son art adopte alors une théorie qui est en rapport étroit avec le groupe Abstraction-Création, fondé en 1931, dont il devint rapidement membre directeur en 1932 jusqu’à sa dissolution en 1936 : « retrouver la parole et la liberté créatrice, tout en renonçant à la représentation de l'objet » Ainsi, le sujet de la peinture ne se trouve plus dans une réalité extérieure à l’homme mais dans un esprit universel qui le domine".
Dans le Cahier n°2 de la revue Abstraction-Création, Valmier écrira :
« Que ce soit des choses palpables ou des atomes amovibles, tout ne forme qu’une même grande famille, puisque le divin pénètre tout. Le temps, l’espace, se mesure avec l’esprit et l’esprit ne peut concevoir un corps isolé de l’univers …Il n’y a qu’un but, mais les moyens sont multiples pour arriver à ce but, qui est l’unité. »

Notre gouache réalisée en 1932 est résolument abstraite. Valmier abandonne toute référence ou toute allusion à une réalité figurative. 
Il est alors inspiré par la découverte récente de la photographie microscopique qui envahit autant les revues scientifiques que les revues d’art. Le contenu de ces images nouvelles et mystérieuses environnées de filaments est porteur d’une charge novatrice et poétique pour l’artiste et constitue pour l’époque un manifeste de modernité.
Composition abstraite démontre la grande maîtrise technique et la grande inventivité de formes de l’artiste. Les plans colorés, parfois dégradés, prennent des reflets satinés créant ainsi un effet de relief. Le tout produisant des accords sensibles et harmonieux. 

Pour chaque toile, Valmier commençait par peindre plusieurs gouaches dont chaque version est une œuvre en soi.